La Russie approuve une loi interdisant la « propagande » LGBTQIA+

Les députés russes ont approuvé à l'unanimité, ce jeudi (24), des amendements qui élargissent la portée d'une loi interdisant la « propagande LGBTQIA+ », dans une nouvelle démarche dans le virage conservateur du gouvernement de Moscou. La loi en vigueur dans le pays était auparavant réservée aux enfants et s'appliquera désormais également aux adultes.

La législation vise à interdire toute mention de ce que les autorités considèrent comme de la « propagande gay » dans les médias, les films, les livres et la publicité. Il interdit également « la propagande de pédophilie et de changement de sexe ».

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"Toute propagande en faveur de relations non traditionnelles aura des conséquences", a déclaré sur les réseaux sociaux le président de la Douma (Chambre basse), Viatcheslav Volodine.

Selon lui, le projet de loi « protégera nos enfants et l’avenir de notre pays des ténèbres qui s’étendent aux États-Unis et en Europe ».

Si les amendements sont approuvés par la chambre haute du Parlement, puis promulgués par le président Vladimir Poutine, ils interdiront effectivement, selon les groupes de défense des droits humains, toute promotion publique des personnes LGBTQIA+ en Russie.

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La Russie cherche à présenter les relations LGBTQIA+ comme le produit de l’influence occidentale et durcit sa rhétorique alors que sa confrontation avec l’Occident sur le conflit en Ukraine s’intensifie.

« Diabolisation »

Dilya Gafurova, dirigeante de Sfera, un groupe de défense des droits LGBTQIA+, trouve particulièrement « inquiétant que l’État dise que les personnes LGBTQIA+ sont une invention occidentale » et met en garde contre les effets possibles de la « diabolisation d’un groupe entier ».

Le projet de loi prévoit des amendes équivalant à 165 XNUMX dollars pour les contrevenants, et les autorités peuvent bloquer les sites Web contenant des informations interdites.

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Selon le site Internet de la Douma, la nouvelle législation interdirait également « la vente de biens, y compris étrangers, contenant des informations interdites ».

Pendant des années, Vladimir Poutine s’est présenté comme l’antithèse des valeurs libérales occidentales. Cette rhétorique s'est renforcée depuis qu'il a envoyé des troupes en Ukraine le 24 février, isolant Moscou et provoquant une répression sans précédent dans le pays.

Les producteurs de films et les éditeurs de livres russes craignent que le projet de loi n'entraîne l'interdiction de classiques comme "Lolita" de Vladimir Nabokov. La Douma a déclaré que « les films qui promeuvent de telles relations ne recevront pas de certificat de distribution ».

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La militante Dilya Gafurova a demandé aux autorités de ne pas utiliser la communauté LGBTQIA+ « comme instrument de confrontation idéologique ».

«Nous le sommes tout simplement. Il n'y a rien de mal chez nous et rien ne doit être réduit au silence", a-t-il déclaré, garantissant qu'il est impossible de "nous enlever la voix".

(Avec AFP)

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