Crédits image : AFP

L'ONU appelle à la fin de la répression des manifestations en Iran

La violente répression contre les manifestations en Iran "doit cesser", a demandé ce jeudi (24) le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, lors d'une réunion d'urgence, pour décider s'il y a lieu d'ouvrir une enquête internationale sur les abus dont Téhéran est accusé. Il y a deux mois, la répression des manifestations avait fait au moins 416 morts, dont 51 enfants, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège.

Les 47 États membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la plus haute instance de l'institution en matière de droits de l'homme, se réunissent pour faire face à la « détérioration de la situation » en Iran.

PUBLICITÉ

« Le recours inutile et disproportionné à la force doit cesser. Les vieilles habitudes et la mentalité de forteresse assiégée de ceux qui sont au pouvoir ne fonctionnent tout simplement pas. Ils ne font qu'empirer la situation », a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk.

"Les manifestants iraniens n'ont pas leur place au Conseil des droits de l'homme à Genève, ils n'ont pas de voix aux Nations Unies", avait déclaré peu avant la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

La vague de protestations antigouvernementales, née à la suite des revendications des femmes suite à la mort de Mahsa Amini, une jeune femme kurde tuée alors qu'elle était sous la garde de la police des mœurs parce qu'elle ne portait pas correctement le voile islamique, a atteint une ampleur sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979.

PUBLICITÉ

Selon Türk, environ 14 XNUMX manifestants, dont des enfants, ont été arrêtés dans le cadre des manifestations, « un nombre énorme ».

La justice iranienne a déjà condamné à mort six personnes en lien avec les manifestations.

Le Conseil devrait décider ce jeudi s'il convient de nommer une équipe d'enquêteurs de haut niveau pour analyser les violations des droits de l'homme liées à la répression des manifestations.

PUBLICITÉ

Selon le projet de résolution présenté par l'Allemagne et l'Islande, cette mission internationale indépendante devra inclure « la dimension des violences liées au genre ».

Il s’agit de rassembler des preuves de ces abus et de les conserver en vue d’éventuelles poursuites judiciaires futures.

Pas de « crédibilité morale »

De nombreux diplomates, militants et experts iraniens ont soutenu cette initiative.

PUBLICITÉ

« Nous devons faire tout notre possible pour mettre en lumière la vérité sur ce qui se passe en Iran et soutenir les appels du peuple iranien à la justice et à la responsabilisation », a commenté l'ambassadrice des États-Unis Michèle Taylor.

Le gouvernement iranien, à son tour, a accusé les pays occidentaux de manquer de « crédibilité morale ». « Les droits du peuple iranien ont été largement violés par les soi-disant défenseurs des droits de l’homme en raison de l’imposition de sanctions unilatérales par le gouvernement américain et de l’application de ces sanctions cruelles par les pays européens, notamment l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. » a déclaré Khadijeh Karimi, un responsable du Will.

« Avec une longue histoire de colonialisme et de violation des droits de l’homme dans d’autres pays, les États-Unis et l’Europe ne sont pas en mesure de prétendre être des défenseurs des droits de l’homme », a récemment tweeté le ministère iranien des Affaires étrangères.

PUBLICITÉ

Il n’y a aucune certitude que le Conseil adoptera la résolution. Récemment, la résistance – alimentée par la Russie, la Chine et l’Iran – s’est accrue contre les tentatives des pays occidentaux visant à condamner certains États pour leur répression des droits de l’homme.

Le mois dernier, ces pays ont échoué dans leur tentative d’inclure une discussion sur la répression exercée par Pékin dans la région du Xinjiang. Mais l'Iran pourrait avoir plus de mal à bloquer la résolution de jeudi.

Le Conseil a déjà exprimé ses préoccupations en matière de droits de l'homme concernant la République islamique lorsqu'il a nommé un rapporteur spécial en 2011 pour surveiller les actions de Téhéran. Son mandat est renouvelé chaque année.

(Avec AFP)

Faire défiler vers le haut