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Les ministres entament les négociations à Montréal pour un accord sur la biodiversité

Les ministres de l'Environnement du monde entier ont commencé, ce jeudi (15), à tenter de rassembler les positions pour un accord qui sauvera la nature au cours de la prochaine décennie, après des négociations intenses et difficiles lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal, en Canada. A quelques jours de la fin du sommet, lundi prochain, les regards sont tournés vers les discussions de haut niveau entre les gouvernements.

Le président chinois, Xi Jinping, a appelé ce jeudi (15) à conclure un accord permettant de construire « une communauté de toute vie sur Terre » d'ici 2030. « Un écosystème sain est essentiel à la prospérité de la civilisation », a ajouté Xi dans un communiqué. message vidéo. La Chine est l'hôte de la réunion, aux côtés du Canada.

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Une vingtaine d’objectifs sont en cours de négociation dans le but de sauver les écosystèmes, de restaurer les terres dégradées et de mettre 20 % de la Terre sous protection.

Pour y parvenir, les 196 membres de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) doivent parvenir à un consensus sur un «cadre mondial de la biodiversité», mais pour l’instant, des différences significatives persistent entre pays riches et pays en développement.

« Aucun accord ne sera parfait, mais il est nécessaire de garantir un accord mondial solide qui mette fin à notre guerre insensée et autodestructrice contre la nature », a déclaré Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale de l'ONU.

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« Le déclin des espèces n’est pas une fatalité. Ce n’est pas une voie sans issue. Nous pouvons changer le cours des choses », a déclaré le ministre canadien de l'Environnement, Steven Guilbeault.

Les scientifiques préviennent qu'il est urgent de repenser notre rapport à la nature, avant qu'une exploitation excessive et des déprédations ne finissent par confirmer ce que certains craignent : la sixième extinction massive de l'histoire de la planète.

Cependant, comme cela s'est produit il y a un peu moins d'un mois lors de la COP27 sur le changement climatique à Charm el-Cheikh, en Égypte, l'argent monopolise une grande partie des discussions dans la ville canadienne.

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Discorde

Le sujet de discorde est la création d'un fonds pour la biodiversité, qui soutient économiquement les efforts visant à atteindre les objectifs du pacte.

Des dizaines de pays, le Brésil en tête, exigent « des subventions financières d’au moins 100 milliards de dollars par an, soit 1 % du PIB mondial, d’ici 2030 ». Ce chiffre représente dix fois le montant de l'aide actuelle, et autant que le promeprises pour la lutte contre le réchauffement climatique.

Mais les pays riches hésitent àpromedisposer de nouveaux montants et préconiser des réformes des mécanismes financiers existants.

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Volonté politique

Au centre des débats figurent plusieurs thèmes importants : la protection de 30 % de l'espace terrestre et maritime mondial, une avancée majeure par rapport aux 17 % et 8 % respectifs actuels.

Sont également en débat l'élimination des subventions d'un milliard de dollars nuisibles aux espèces, le soutien à la pêche et à l'agriculture durables, la réduction des pesticides et la reforestation.

Mais tous les objectifs dépendent, dans une certaine mesure, de la garantie de mécanismes financiers permettant de les atteindre.

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"Le groupe africain veut parvenir à un accord avec de l'argent sur la table, d'autres pays émergents aussi, mais le Brésil utilise la question financière pour rendre le processus irréalisable", a confié un négociateur occidental.

Selon la source, la délégation brésilienne suit toujours les orientations du gouvernement de fin de mandat du président Jair Bolsonaro, qui soutient une agro-industrie hostile à la réduction de l'usage des pesticides.

Mais les pays du Sud qui se présentent comme ambitieux sur le plan environnemental diffusent également leur message : « Malgré nos efforts, nous sommes profondément préoccupés par le manque d'engagement clair dans la mobilisation des ressources », a déclaré le représentant colombien lors de la réunion sur la crise.

Pause totale

L'attitude des pays développés "a laissé les négociations au bord de l'échec total", a déclaré mercredi (14) Innocent Maloba, analyste de l'ONG WWF International.

« Les pays développés, avec leur rôle éminent dans la crise de la biodiversité du fait de leur niveau de consommation, ont le devoir de soutenir les pays en développement, c'est dans leur propre intérêt ».

Les besoins sont immenses : le coût d’une transition économique capable de protéger la nature est estimé à près de 900 milliards de dollars par an, 25 % pour la conservation des aires protégées et le reste pour « verdir » l’économie.

Zakri Abdul Hamid, fondateur malaisien de l'IPBES, l'équivalent de la biodiversité du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a averti les ministres hier : « Ce qui manque ici, c’est une volonté politique et un consensus sincère sur ce qui devrait être fait. »

(AFP)

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